Saint-Brieuc. L’éducation canine très sollicitée pour tous ces chiens acquis lors des confinements.
Publié le 4 Juillet 2021
Les nombreux chiens achetés pendant les confinements n’ont pas toujours été bien socialisés. Résultat : certains propriétaires sont aujourd’hui désarmés par le comportement de leur animal. À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), l’école d’éducation canine (EECSB) croule sous les demandes.
« Dix minutes tous les jours, c’est le temps à consacrer à l’éducation de son chien », rappelle Paco, animateur à l’école d’éducation canine de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Le chien est un être vivant qui demande un engagement pour au moins dix ans. Or, pendant les confinements, nombreux sont ceux et celles qui ont craqué pour un toutou.
Quand le chien saute sur le facteur…
« Aujourd’hui, ces propriétaires sont désarmés face aux réactions de leur animal de compagnie qui saute sur le facteur, tire sur la laisse, mord son propre maître. Je trouve ça dramatique d’euthanasier ou de devoir abandonner un chien à la SPA, parce qu’il na pas été socialisé et qu’un accident de morsure s’est produit (voir article plus bas). »
Ce samedi 3 juillet est la dernière séance d’éducation canine avant les vacances. Sur le terrain, près de l’auberge de jeunesse de la Ville-Guyomard, les chiots de petites tailles sont tenus en laisse. « Cette dernière n’est pas une commande », rappelle l’éducateur qui conseille aux propriétaires d'attirer l'attention du chien en parlant d’un ton aigu (mais sans crier).
Des exercices ludiques permettent de créer une complicité. Ici, on apprend à son animal a ne pas aboyer de façon intempestive, à marcher correctement en laisse, « sans tirer dessus, ni sauter sur les passants », à contrôler sa peur…
De l’autre côté du terrain, c’est la section des chiots plus grands (Bergers allemands, Setters, Huskys et autres Labradors…) Ils font la course, sans laisse. À l’appel de leur nom, ils doivent revenir vers leur maîtres. Pas gagné !
Bien dans ses… poils
« Cela demande un travail quotidien, à la maison », explique Paco, pour qui, éduquer un chien, c’est lui permettre d’être bien dans ses poils. « Il faut donc appréhender ça comme un jeu. Le chien n’a qu’une envie, s’amuser. L’attacher, le gronder, l’enfermer, le frapper… ça ne sert à rien. Lui, il aime être récompensé, félicité, encouragé dans ses efforts à nous comprendre. »
Dix-neuf éducateurs et tous bénévoles
Au club de Saint-Brieuc, les dix-neuf moniteurs ne sont pas suffisants pour répondre à la forte demande. « Elle ne date pas d’aujourd’hui, car les vétérinaires et les éleveurs conseillent aux propriétaires d’éduquer les chiot, indique Jean-François Bourdoulous, président de l’association d’éducation canine de Saint-Brieuc (EECSB). Parfois, on ne peut pas recevoir les chiens trop réactifs, car il faudrait des cours particuliers (et nos cours se font uniquement en collectif). On oriente alors vers des éducateurs canins privés (pour ne laisser personne sur le carreau).
Droits et devoirs des propriétaires de chiens
Socialiser un chien, c’est lui donner la possibilité de rencontrer ses congénères. Or pendant les confinements, ce ne fut pas le cas. « Chez nous, on rappelle aussi les droits et les devoirs des propriétaires des chiens (pour que les chiens soient mieux intégrés en ville et dans la société) dit Jean-François Bourdoulous. L’éducation canine est infinie (si on le souhaite : car lorsqu'elle se passe dans le jeu cela peut devenir addictif pour le chien et le maître !) mais elle offre davantage de liberté pour les propriétaires et les chiens ! »
Afin d'éviter que l'adoption soit une décision regrettable
pour vous et pour le chien, avant d'adopter : n'hésitez pas à demander des conseils à un éducateur canin, un club, un vétérinaire ou à un professionnel indépendant.
Et pour faire échos à la remarque concernant les abandons, voici un article de Ouest-France publié le 19/07/2021 :
Côtes-d’Armor. La SPA déplore davantage d’abandons d’animaux après les confinements
Si le début du confinement s’est traduit par une hausse des adoptions d’animaux, la SPA la Briochine, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), déplore l’augmentation des abandons depuis l’allègement des restrictions sanitaires.
« Un animal domestique, ce n’est pas un jouet. » Nathalie Combe, bénévole à la SPA la Briochine, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), le rappelle souvent aux gens qui souhaitent adopter un chien ou un chat.
Avec sa fille Youna, salariée de l’association, elles constatent, depuis quelque temps, une hausse des abandons. « Comme on reçoit uniquement sur rendez-vous, à cause des restrictions sanitaires, les gens n’hésitent pas à laisser les animaux accrochés à la grille d’entrée. »
De la compagnie pendant les confinements
Cette situation contraste avec l’augmentation des adoptions enregistrée au début du premier confinement. Nathalie Combe a une explication : « Avec le premier confinement, des gens seuls ont voulu adopter un animal, pour avoir de la compagnie. Depuis qu’ils peuvent ressortir de chez eux, ils n’en veulent plus. » Des agissements que l’association déplore. « C’est très compliqué pour nous de retrouver ces personnes, mais quand on peut le faire, on n’hésite pas. »
Pendant encore tout l’été, au moins, la SPA la Briochine est ouverte uniquement sur rendez-vous, tous les jours, sauf le dimanche. Elle espère pouvoir rouvrir ses portes sans rendez-vous, comme avant la crise sanitaire, à partir de la rentrée.
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