En hiver, ne baissez pas la garde !

Publié le 15 Juillet 2022

Il y a encore quelques années, nous étions persuadé qu’avec l’arrivée du froid, les puces et les tiques n’étaient plus un problème, jusqu’à ce que nos chiens se mettent à se gratter frénétiquement et que l’on retrouve, sur eux, plusieurs tiques ou puces.

En hiver, ne baissez pas la garde !

La tique : fascinante et redoutable

La tique est l’un des parasites les plus redoutés des propriétaires de chiens. Et pour cause : bien que toute petite, la tique est très dangereuse, pour nos poilus comme pour nous. Son cycle de vie se décompose en trois étapes :
1. Les œufs éclosent à huit semaines. À peine sorties de leur coquille, les larves attendent patiemment un hôte à même le sol, duquel elles suceront le sang avant de se décrocher et de tomber par terre. La métamorphose de la larve en nymphe commence.
2. Les nymphes se hissent en hauteur dans les feuillages pour attendre leur nouvel hôte. Après une nouvelle ingestion de sang, les nymphes deviennent des tiques adultes.
3. Une fois accrochées sur leur troisième victime, les tiques se gorgent de sang. L’accouplement a lieu sur ce même hôte, avant de se laisser tomber au sol. Les femelles meurent après la ponte des œufs, et les mâles après l’accouplement. Ce cycle de développement peut durer jusqu’à quatre ans. Pour changer de stade, la tique a impérativement besoin d’un repas : elle se nourrit donc trois fois dans sa vie. Et pour y parvenir, elle possède deux armes redoutables : une patience sans limites et l'organe de Haller.

Situé au bout de ses deux pattes avant, "l’organe de Haller" est un radar qui lui permet de sentir les vibrations et la chaleur des potentiels hôtes présents aux alentours. Perchée sur une tige, elle attend le moment opportun. Dès qu’un hôte s’approche, elle le sent et se met en alerte. Ses petites griffes aux pattes lui permettent de s’accrocher très facilement. Si votre chien croise le chemin d’une tique, aucun doute :
· elle s’agrippera à son pelage,
· remontera jusqu’à son épiderme,
· et y plantera ses crocs pour aspirer son sang.
Selon son stade de développement, le repas dure entre deux et quinze jours, et la tique peut absorber jusqu’à cent fois son poids initial ! Et c’est justement pendant ce repas que la santé de nos poilus est en jeu.

Le danger mortel des tiques

Lorsque la tique s’accroche au pelage du chien, elle n’a qu’un objectif : se nourrir de sang. Elle va d’abord anesthésier la zone avec sa salive pour que sa morsure soit imperceptible. Elle va ensuite enfoncer son rostre dans l’épiderme jusqu’à atteindre un vaisseau sanguin. En parallèle, elle émet une sorte de colle, qui lui permet de rester bien accrochée à sa victime. Une fois installée, elle se gorge de sang en alternant aspirations et rejets : la tique ne prend que ce qu’il l’intéresse dans le fluide sanguin. Le problème, c’est que les tiques peuvent être porteuses d’agents pathogènes responsables de maladies. En rejetant une partie du sang absorbé, elle rejette également ces virus et bactéries, contaminant ainsi l’animal. Malheureusement, s’il est infecté, le chien subit de graves complications :
· La maladie de Lyme : le chien développe des boiteries, et subit des vomissements, de la fièvre et un abattement général. À terme, des troubles rénaux, nerveux et cardiaques peuvent également apparaître.
· La piroplasmose : elle détruit les globules rouges, provoquant anémie et complications hépatiques et rénales. Le chien atteint de piroplasmose est apathique et souffre de fortes fièvres. Ses urines peuvent devenir marron foncé.
· L'ehrlichiose : les symptômes s’apparentent à ceux de la piroplasmose, pouvant également conduire à des boiteries et à une importante perte de poids.
Sans prise en charge vétérinaire et médicale rapide, ces maladies peuvent être mortelles. Ces agents pathogènes sont transmis par les nymphes et les tiques adultes, car elles doivent d'abord avoir mordu un hôte infecté. Détrompez-vous si vous vous pensez protégé des tiques : éviter les zones boisées ne suffit pas. Les tiques sont aujourd’hui omniprésentes, y compris en ville. Des études prouvent d’ailleurs que les jardins privés sont le deuxième lieu principal de morsures de tiques après les forêts. Réchauffement climatique : la période des tiques s’étend !

Les tiques ont besoin de chaleur et d’humidité pour être actives. Leurs pics d’activité se situent donc au printemps et en automne, périodes pendant lesquelles leur vitesse de développement et leur capacité de survie sont maximales.Mais tant que les températures restent supérieures à 3° C, le parasite est actif. En dessous, les tiques entrent dans une phase dite de "diapause". Elles vont généralement s’abriter dans les feuillages morts qui recouvrent nos sols et attendre que les conditions favorables reviennent. Mais celles qui n’ont pas ingéré assez de sang pour survivre n'hésitent pas à braver le froid pour se trouver un hôte. Toutefois, en pleine période hivernale, quelques jours consécutifs de températures douces permettent de les "réactiver". Il faut vraiment qu’il gèle fortement et longtemps pour qu’une tique meure de froid. Pendant la saison froide, ce cycle n’est donc pas stoppé : il est simplement ralenti. Ainsi, il est fréquent d’observer des infestations de tiques toute l’année. Cette année ne fera certainement pas exception avec un automne particulièrement chaud. Les tiques sont encore omniprésentes dans les forêts, les grandes herbes, les chemins de campagne… Cette année plus que jamais, il faut redoubler de vigilance.

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En hiver, ne baissez pas la garde !

Les puces restent bien présentes également !

Au même titre que les tiques, les puces ont besoin d’humidité et de chaleur pour se développer. Lorsqu’un chien est infesté de puces, celles-ci se nourrissent de son sang et se reproduisent. Après l’accouplement, les puces femelles commencent à pondre des œufs dans les vingt-quatre à trente-six heures qui suivent, directement dans le pelage du chien. Une puce peut pondre jusqu’à cinquante œufs par jour pendant plus de trois mois. Les œufs, qui finissent par se décrocher et tomber, s’éparpillent partout dans l’environnement du chien :
· le couchage,
· les tapis,
· les couvertures,
· entre les lattes du parquet,
·  etc.
Les larves se nourrissent du sang présent dans les excréments des puces adultes, avant de se transformer en cocon, puis en puces adultes. C’est alors un cercle vicieux qui s’installe et il est de plus en plus compliqué d’éliminer toutes les puces présentes dans l’environnement du chien. Certes, en hiver, le cycle de la puce est ralenti – mais il n’en reste pas moins toujours actif. Le froid ne tue pas non plus les œufs de puces. Les larves peuvent rester dans le cocon jusqu'à trente semaines à onze degrés. Même si le risque de contamination en extérieur est drastiquement réduit lors des périodes hivernales, il ne l’est pas en intérieur. Les puces adorent le confort doux et chaud de nos habitations, qui réunissent d’ailleurs toutes les conditions idéales pour leur développement et leur survie. Ainsi, des œufs pondus précédemment pourront se développer en hiver, bien au chaud dans nos maisons. Au-delà d’être désagréables, les infestations de puces sont douloureuses. Un chien parasité souffre de démangeaisons, de multiples irritations cutanées pouvant aller jusqu’à l’infection.

Prévenir plutôt que guérir

Que ce soit contre les puces ou les tiques, il est impératif de continuer de protéger son chien, même au plus froid de l’hiver. Autrement, cela revient à laisser la porte ouverte aux infestations de puces et aux piqûres de tiques… et donc, aux maladies et autres graves soucis de santé qu’elles entraînent. Toutefois, un antiparasitaire chimique est loin d’être idéal pour protéger vos chiens. Bien qu’extrêmement efficaces, ces traitements sont composés de pesticides puissants et tout aussi toxiques pour la santé de l’animal, de l'humain et de l’environnement. Mais ce sont les seules moyens que nous possédons actuellement pour réaliser une lutte efficace. Ces produits doivent donc faire l’objet d’un usage raisonné.

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Rédigé par Alain

Publié dans #Chiens ?

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